Laurent

18 ans, élève, porteur de séquelles d’une infection de l’articulation de la hanche, l’opération a consisté à bloquer l’articulation de hanche pour supprimer les douleurs.

Son garde-malade est son frère, Jacquard, âgé de 34 ans, sans travail.

« …En 2009, j’avais de plus en plus de mal à marcher, c’était ma hanche qui me faisait très mal. J’ai consulté le centre de Pala où il y a des kinés, ce sont eux qui m’ont dirigé vers le centre de Moundou. Mon frère, qui n’a pas de travail, m’a accompagné pour m’aider, c’est mon garde-malade.

Au centre de Moundou, l’accueil, les visites des malades par les infirmières sont très bien. Les chambres, l’eau, l’électricité sont aussi très bien

On pourrait améliorer certaines choses par exemple mettre un ventilateur dans les chambres. Il y a aussi le problème de l’hygiène des latrines : les gens ne respectent pas toujours cet endroit.

Je souhaiterais que l’on parle en français, surtout de la part du personnel envers les malades qui ne comprennent pas tous le N’gambaye.*

J’aurais aussi une question : les séjours au centre après l’opération sont longs, de 2 à 3 mois,  alors si le garde-malade est malade, est-ce possible de le faire examiner par le médecin du centre, même s’il faut acheter les médicaments ? »

Ngambaye* : le français et l’arabe (tchadien) sont les 2 langues officielles du Tchad, mais on parle plus de 120 langues dans le pays, dont le Ngambaye.

Louise

Femme de 32 ans, opérée pour séquelles de polio.

 « …Quand j’avais 9 ans un parrain* est venu voir mes parents pour leur expliquer à eux et à moi que je pouvais me faire opérer.

ça a changé beaucoup de choses,  avant je me déplaçais à quatre pattes et après je pouvais me déplacer debout avec des béquilles, j’ai pu aller à l’école et faire le Centre de formation de Kélo où j’ai appris la couture et la coiffure.

La rééducation a été longue et difficile pendant 9 mois, j’ai eu beaucoup de douleurs.

Je n’ai pas eu peur  parce qu’on m’avait bien expliqué l’opération et j’avais trop envie de me tenir debout. L’anesthésie est le moment le plus douloureux de l’opération et le plus impressionnant.

Grâce à l’opération je me débrouille toute seule maintenant et ça me permet de participer à toutes les taches ménagères avec les autres femmes. »

 

Ignéné

Ignéné est une jeune fille de 16 ans, elle habite Moundou. A la suite d’une septicémie, elle a le coude et la jambe droite bloqués avec un écoulement purulent permanent, elle a eu une opération de nettoyage osseux et réparation de tendon. Son papa est conducteur de machine à l’entreprise de la « Coton Tchad »,  Huilerie et Savonnerie. La garde-malade est sa maman, 35 ans, 5 enfants, femme au foyer.

« …Quand notre fille est tombée malade, nous sommes venus au Centre parce que nous connaissons d’autres parents qui ont eu le même problème et leur enfant a été très bien soigné ici.
Ce serait bien qu’un Centre pour les opérations soit installé ici, à côté de la salle de soins.
Ce n’est pas toujours facile de se faire soigner. Une tante a un problème de « bouche tordue ». Elle est venue plusieurs fois au centre mais il n’y avait pas de chirurgien. Elle est revenue encore cette fois-ci mais toujours pas de chirurgien spécialisé dans ce domaine. »

Florencia

Cette petite fille de 5 ans avait une infection du pied droit et absence de consolidation d’une fracture d’un os du pied.
Son père, Narcisse est opérateur de radio dans les champs pétroliers. Florencia a une sœur.
«…Notre fille avait une petite blessure, nous avons essayé de la soigner nous-mêmes mais il y a eu une infection. Nous avons essayé de prendre rendez-vous à l’hôpital de N’Djamena, mais impossible d’en avoir un.
Mon cousin connaissait le Centre par une relation de travail et il nous a conseillé de venir ici.

Florencia a passé une première visite en septembre 2009 et elle vient d’être opérée. Elle est guérie, on s’en va demain.

Le centre arrange beaucoup les gens, c’est une très bonne initiative.

On y est très bien accueilli, le personnel s’occupe très bien des malades, le cadre est très agréable, c’est très propre par rapport à l’hôpital régional qui est « dégoutant ».

Il faudrait améliorer les latrines : faire des écoulements plus grands, organiser le nettoyage, mettre du grésil à disposition.

Si on pouvait mettre des matelas, ce serait mieux pour le couchage*. »

 

* le couchage traditionnel est la natte qu’on déroule le soir sur le sol


Adrien

Homme de 51 ans, marié, 5 enfants, professeur de philosophie à N’Djamena

Fracture du fémur G opérée et non consolidée,  a eu une nouvelle opération avec une greffe osseuse

« …J’ai été renversé par une moto il y a 2 ans et j’ai dû être opéré à N’Djamena. Mais l’opération a raté, je me suis retrouvé avec une béquille en raison d’une pseudarthrose de la hanche.

Dans mon village natal, une petite fille qui s’était retrouvée paralysée à la suite d’une piqûre intramusculaire, avait été emmenée à Benoye puis au centre de Moundou. Elle est revenue au village appareillée, elle remarchait. Alors comme je connaissais le Père Michel,  je suis allé le voir. Il m’a fait passer des radios et je suis venu me faire réopérer ici, à Moundou.

Au centre, le suivi après l’opération est très bien, à N’Djamena, il était inexistant. Je remercie toute l’équipe.

J’aimerais faire une suggestion : un sol en ciment autour des chambres permettrait aux malades de circuler plus facilement avec les chariots. »

Majilem

Homme de 30 ans, opéré  il y a 15 ans pour des séquelles de polio.

« …J’ai été opéré il y a quinze ans car j’avais des séquelles de polio. Avant l’opération, je rampais à quatre pattes, je me souviens avoir eu peur de l’opération, L’attente fut courte, seulement quelques semaines après qu’un Père m’aie trouvé dans la rue.

Maintenant je me déplace avec les béquilles et j’ai également une voiturette. L’opération m’a beaucoup aidé.

Je travaille dans la couture et en ce moment j’économise pour pouvoir remplacer les deux pneus crevés de ma voiturette qui coûtent 2000 Francs CFA*. »

 

* 10 euros correspondent à 6500 francs CFA